Meknes
Meknès doit son nom à la tribu des Meknassa, venue vers le Xe siècle camper au nord
de l'oued Boufekrane. Son nom était Meknassa es-Zitoun (Meknès des Oliviers),
dont les eaux vives, la terre généreuse et les ombrages avaient tout pour séduire
ces nomades zénètes des steppes orientales. Avant son édification, il n'y avait
qu'une série de bourgades sans remparts, qui coexistaient paisiblement dans une
vie agricole de traditions berbères.
Actuellement Meknès comprend une ville ancienne et une ville moderne séparées
par le vallon de l'oued Boufekrane. De la ville nouvelle on peut jouir d'une
très belle vue d'ensemble sur la médina avec ses nombreux minarets, ses
remparts et sa cité impériale.
Sous le règne de Moulay Ismail (1672-1727) elle connut une période de grande prospérité.
Moulay Ismaîl choisit Meknès comme capitale pour des raisons à la fois stratégiques,
politiques et géographiques. Outre son intérêt architectural évident même pour
e touriste le moins averti, la Kasba de Meknès revêt une importance singulière.
La Kasbah Ismaîlienne est une partie intégrante de l'Histoire de l'architecture
Marocaine. Ses monuments frappent l'imagination à la fois par leurs diversités
apparentes et par leur homogénéité fondamentale. Un certain nombre de portes
particulièrement mises en valeur sur le plan décoratif (Bab Mansour Laalej et Bab Errih),
donnent accès à un palais ou à un sous-ensemble ou même à la Kasbah dans son ensemble.
Ce sont essentiellement ces portes qui justifient l'appellation de "Meknès, Capitale a
ux belles portes".
Les Almohades au Xième siècle la repeuplent et construisent des mosquées,
des hammams (bains maures) etc.… Le quatrième Sultan almohade Mohammed An-Nasir,
fit refaire la grande mosquée et lui ajouta un mihrab (vers 1203). Abou Youssef,
fit construire une Kasbah et Meknès devint résidence de vizirs.
Au XIIIème siècle, sous le règne des Mérinides de nombreux monuments seront édifiés
par Abou Youssef et Abou El Hassan. C'est sous les Mérinides que Meknès deviendra
véritablement une cité Hispano-maghrébine.
A l'époque des Saâdyines, les villes du nord perdirent de leur importance.
Il a fallu attendre la fin du 17ème siècle et l'avènement du deuxième Sultan Alaouite
pour que la ville de Meknès se place au premier rang des cités impériales.
Moulay Ismaîl, qui en avait été d'abord le gouverneur, lui donna un extraordinaire
essor; il voulut en faire une grande capitale. Il en fit donc sa résidence
habituelle et la mit en valeur par de nombreuses et grandioses constructions :
palais somptueux, mosquées, médersas aux ensembles harmonieux, portes monumentales,
remparts imposants, vastes jardines, pièces d'eaux…
Après la mort de Moulay Ismail en 1727, son fils Moulay Abdellah, continua et
acheva une partie des travaux entrepris par son père. Meknès s'enrichit de
plusieurs monuments sous le règne de Sidi Mohamed Ben Abdellah (1757-1790) :
il fit construire des mosquées, des mausolées et le palais de Dar Beïda, occupé
actuellement par l'Académie Royale Militaire. Les Alaouites n'ont cessé, jusqu'à
ce jour, d'être des rois bâtisseurs, et la Kasbah de Meknès prend donc une valeur
particulièrement significative.